L'existence n'est qu'une grande pièce de théâtre
Que quelqu'un parsèmerait de tentations douceâtres
Une pièce de comédie écrite par un fou
Et jouée toutes les nuits par des débiles sans goût
La vie n'est rien d'autre qu'un spectacle sans éclat
Pour ceux qui s'y vautrent sans même savoir pourquoi
Sans savoir qui ils sont, ils avancent masqués
Comme si le rôle qu'ils ont leur était imposé
La pute et le lesbien
L'handicapé drogué
Le curé infecté
Fillettes percées et tatouées
Acteurs et comédiens
D'un tragique éhonté
Ensemble sur la même scène: théâtre-cruauté
Les actes se succèdent sans trop qu'on sache comment
Il n'y a pas d'intermède pour tous ces déments
Dont le destin navrant est comme un chat noir
Silencieux et fuyant dans la pénombre du soir
Théâtre du misérable, du vaincu malheureux,
Du monstre abominable et du vainqueur hideux
Tous pris dans l'arène noire de cette vie sans espoir
Murés dans le silence de cette foule immense
Moi, spectateur égaré
Dans ce drame d'aliénés
Le rideau est toujours levé
Au théâtre de la cruauté
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